mardi 21 septembre 2010

Rétrospective OOrigashi, Japon

Galerie Nel-izen, Kyoto, Japon
Du 14 septembre au 20 décembre 2010

OOrigashi (1962 - ) est un artiste inqualifiable, tant le champ d'expression de ses travaux est vaste. Tantôt partisan d'une mise en espace formelle et revendicative ("oxymoreum",1998 et "room for two in Versailles", 2010), il saura au travers de travaux photographiques plus intimistes tels que "life on 2 square centimeters" (1991) définir les frontières d'une abstraction monochromatique patiemment recherchée. Influencé par le travail de son compatriote Takashi Murakami (né la même année que lui), OOrigashi se définit surtout dans des installations éphémères, parfois multicolores, où formes essentielles se mêlent aux matériaux les plus complexes et inattendus...Ces installations, que l'artiste définit comme de "savantes compositions, en point de fuite d'une recherche de la perfection", ouvrent des pistes de réflexion majeures pour qui s'intéresse à l'art contemporain au pays du soleil levant.
Cette rétrospective (voir photo) met en valeur de nombreux travaux de la série "canicule+/canicule-" qui l'a fait connaître au début des années 70.

jeudi 9 septembre 2010

Printakana 101110

Armand&Armand, 1998, France
Acier, plastique, papier, matériaux divers 40cmx110cm

Au delà du procédé, toute la précision du travail de Armand&Armand, insufflée dans une composition incisive, nous offre ici une opposition formelle au dogme de l'inertie admise des objets. C'est le principe de la fonction par rapport à l'idée, de l'âme face à la matière, qui sont ici mis en perspective. Un regard sacrilège et inédit, dérivant dans une perspective anthropomorphique, nous questionne sur le rapport ambigüe et douloureux que l'homme entretient avec la technologie.  Par cette ultime résistance aux consciences subjectives, Armand&Armand entend démontrer que la profondeur de l'humanité n'est peut-être pas l'apanage des seuls êtres de chair et de sang, et qu'il est temps de renouveler certains schémas de pensée. Une œuvre fascinante pour qui saura s'affranchir d'une lecture au premier degré.

jeudi 12 août 2010

nostalgicana

Jo, 2008, France
Acier, plastique, 15cmx40cm

Jo, jeune artiste parisien, entend, par la mise en espace épurée de ses travaux, "redéfinir l'exubérance du vide et rétablir l'harmonie du plein" (propos de l'artiste). En digne héritier des maîtres de l'Arte Povera, il signe avec Nostalgicana, en forme de clin d'oeil iconoclaste, le retour aux valeurs essentielles d'un certain dépouillement. Pour qui est confronté à une installation d'une telle puissance, de pensées furtives, divisées, noyées dans l'acier, naît à coup sûr une contemplation hypnotique. Division des formes, écarts chromatiques, asymétrie préservée : un aller simple vers un minimalisme assumé...pour le plus grand plaisir du public.

dimanche 1 août 2010

art/no art

Hervé Surin, 2008, Suisse
Photographies

Hervé Surin, artiste pluridisciplinaire ose ici mettre en image le questionnement sur les fondements de l'art. De cette perpétuelle interrogation, en forme de confrontation, se dessine l'universalité du message : la fragile frontière entre art et réalité, entre culture et savoir, se sublime, se dissout, jusqu'à ne laisser planer qu'une impression : celle d'une vérité si souvent acquise, aux contours si flous que seul l'esprit humain peut les figer, l'espace d'un instant. Selon Surin, "du refoulement de l'artiste naît l'incompréhension... et seuls une oeuvre forte et son pouvoir catharsique sauront l'aider à renforcer la symbiose avec son public". Cette analyse pertinente est à l'origine de la série "art/no art", présentée pour la première fois à la biennale photo de Carcassonne (France) en 2009.


lundi 26 juillet 2010

Rahan 220

Collectif Mandarum, 2001, France
Acier, ivoire, noix, matières diverses. 30cm x 40cm

D'un subtil mais quasi-improbable assemblage d'objets et de matières naît toute l'énigme de la vie et du hasard. Là où certains ne sauront percevoir qu'un hommage contemplatif au neuvième art et aux dessins de Cheret, d'autres verront dans cette oeuvre basée sur un coutelas identique à celui arboré par le "fils des âges farouches", une ode puissante à la destinée. Mise en perspective de nos vies, frileuses réflexions idiosyncrasiques, qui conduisent à la réalisation d'un schéma d'existence. Ou d'existences multiples, semble nous dire le Collectif Mandarum...

mardi 20 juillet 2010

KosmoLenin

Anna Kirolevkova, Russie
Tissus, bois, carton. 35cm x 40cm

Kirolevkova redéfinit par son travail intimiste et pudique les séquelles de l'Histoire et son héritage formel. KosmoLenin, pièce fétiche de l'artiste, explore, au travers d'un champ d'évocations singulières teintées de nostalgie multi-temporelle, un mea-culpa collectif. D'objet hypothétique se morfondant sur un bleu profond que ne renierait pas Yves Klein, l'oeuvre se veut tout à la fois balise de transmission visuelle d'un éphémère savoir à l'attention des générations futures, mais aussi un catalyseur des sentiments, des espoirs et des regrets d'une civilisation figée à jamais dans le passé.

Son travail, récement exposé à la "Galerie 22" de Moscou, se présente dans un subtil mais étouffant jeu lumineux de clairs/obscurs (cf. photo), propice à bousculer notre vision archétypique d'un temps révolu.

lundi 12 juillet 2010

Kurt Cobain numéro 47

Collectif Mandarum, 1999, France
Verre, papier imprimé, eau, acier. 12cm x 30cm

Le Collectif Mandarum, issu de l'école régionale des beaux-arts de Besançon (France) est un rassemblement d'artistes prolifiques, oeuvrant à la "démocratisation de l'art par la désacralisation des artefacts du monde moderne". Cette oeuvre numérotée 47 atteint avec brio le paroxysme d'un illusionnisme burlesque et salvateur.  D'une démarche iconoclaste comme moteur de création, aux antipodes de la vénération des colifichets, c'est ici tout un rapport au temps et à la désillusion de l'existence qui s'exprime. De cette confrontation entre le renouveau suggéré de l'univers aquatique et le macabre naît une pièce inédite et bipolaire qui réussit à ne jamais tomber dans la vulgarité ou une banalité béotienne qui sied souvent aux oeuvres explorant un tel registre.

vendredi 2 juillet 2010

Défense de stationner

Hervé Surin, 2010, Suisse
Contreplaqué, bois. 220cm x 330cm

Par cette oeuvre magistrale et néoclassique, Hervé Surin signe ici, selon ses propres mots, "un hommage brut et affirmé à Fiona Banner" (NDLR: exposant en ce moment "Harrier and Jaguar" à la Tate Britain, Londres). La puissance de la verticalité induit ici une lecture à plusieurs dimensions : tel un échafaudage d'impressions s'unissant dans une force quasi mystique, cette oeuvre nous livre un pamphlet visuel d'une rare pertinence contre les moyens de locomotion modernes, catalyseurs des maux d'une socièté léthargique et repliée sur un confort futile et éphémère. Rarement artiste n'a souhaité définir un territoire aussi radical, où les mots empruntés à notre quotidien, faussement innocents, les textures et les matériaux s'entrechoquent jusqu'à bouleverser et redéfinir avec violence notre relation au réel et à l'automobile.


jeudi 1 juillet 2010

ego light

Cesar Ignacio de la Vierza, 2010, Espagne
Métal, plastique, électricité. 80cm x 90cm

Approfondissant sa série "Proxima de Alpha", de la Vierza aborde ici, avec une puissance de questionnement qui lui est propre, les travers de l'affirmation de l'homme, la représentation trouble de son image. Au delà de la banalisation du mythe de l'ego retrouvé, le refus de l'asservissement et la négation de l'appartenance au carcan sociétal moderne perturbent l'unicité du voyage initiatique. Quid du retour à la source et de sa relativité ? De l'affranchissement à la dualité homme/ego? Une austérité affichée et revendiquée...plus qu'une oeuvre, un réceptacle à émotions...L'exemple parfait de l'osmose entre l'artiste, la pureté de l'oeuvre et son public.

Cesar Ignacio de la Vierza expose à la galerie Vista Maga à Madrid, du 10 juin au 12 septembre 2010 sur le thème "Proxima de Alpha/Me Sera"

samedi 26 juin 2010

luminared on white

Mat Druand, 2009, France
Résine, plastique, plastiline. 20cm x 20 cm

Un ami critique d'art parisien renommé m'a fait découvrir cet artiste, Mat Druand, et l'ensemble de son oeuvre délicieusement spontanée et décalée. Luminared on white brouille avec saveur les codes surannés de la lecture chromatique binaire (qu'un profane pourrait innocemment mettre en avant), pour en faire une composition de rupture, toute en sous-entendus, où toute tentative de théorisation ne peut qu'échouer. On se surprend à évoluer aux interstices de l'univers de l'artiste, et l'on perd pied face à une description personnelle d'un univers dystopique, orwellien, savamment agencé : une cartographie des émotions refoulées qui provoque en nous un exquis vertige des sens.

Mat Druand a exposé oeuvres originales et photographies géantes lors de l'Art Fair two-dot-zero de Toronto en ce début d'année 2010. Le mélange audacieux de volumes et de leurs alter-égos verticaux a su surprendre et conquérir le public. Nous entendrons parler de cet artiste...


vendredi 25 juin 2010

International Herald T-Bone

Kono, 2010, Japon
Photographie. 380cm x 250cm

Kono, artiste émergeant au pays du soleil levant, nous gratifie ici d'une oeuvre polysémique, engagée et exigeante. Il retranscrit par une simple image la suffisance jamais ouvertement affichée de ses pairs. Son "T-bone" se veut miroir de ce perpétuel besoin d'affirmation de l'homme moderne, face aux supercheries de son environnement, et cette absolue recherche de victoires, de conquêtes toujours plus faciles. Une compréhension du monde acérée a fait de Kono un maître du discernement et de la mise en abîme, allant jusqu'à instaurer une gène légitime du public confronté à ses travaux, car transcrivant avec finesse la déviance d'un monde consumériste à l'excès dans lequel il évolue.

Kono expose du 5 mai au 17 juin 2010 à la galerie Ishanura de Kyoto

jeudi 24 juin 2010

alpha/alphamega

Cesar Ignacio de la Vierza, 2010, Espagne
Plastique, résine. 60cm x 60cm

D'un simple jeu de couleurs, de formes et de matières, de la Vierza parvient à balayer d'un revers de manche tous les paradigmes de manière instantanée ! Toute la puissance de sa sculpture, de la vision apocalyptique d'un monde gangrené par le culte de soi, à la représentation bestiale de la société industrielle, nous transporte et nous emmène vers un univers singulier, personnel. De l'alpha vers l'omega, tout n'est que sérénité retrouvée...ou devrait-on dire...de l'alpha vers...l'alphamega ?

Cesar Ignacio de la Vierza expose à la galerie Vista Maga à Madrid, du 10 juin au 12 septembre 2010 sur le thème "Proxima de Alpha/Me Sera"

calypso-facto

Bert Chemg, 2009, Autriche
Acier, bois, cuir. 40cm x 60cm

Chemg s’est livré au hasard d’une lecture directe de son moi intérieur. Plus qu’un résumé, un témoignage : l’essentiel simplifié d'une vie intérieure ! Partant de bribes de souvenirs d'enfance, il nous livre une pièce aboutie et ironique, symbole d’un monde à lui dans lequel il n’est lui-même qu’immergé. Calypso facto est une oeuvre instructive, l'installation en elle-même n’étant que le prétexte, finalement, la justification d’un vécu antérieur -Chemg à commençé la peinture vers l'âge de 16 ans-.
L'acceptation de son image projetée dans le monde a été le révélateur pour cet artiste hors normes qui nous gratifie ici d'une oeuvre intimiste...

dimanche 20 juin 2010

rond0 venez1an0

Misha Marzinsky, 2006, Slovaquie
verre, plastique et acier. 25cm x 30cm

"La danse des sentiments, la valse des émotions, dans une grande explosion d'impressions confinant au sublime" C'est par ces mots que Marzinsky décrit son oeuvre, hommage intemporel aux relations humaines, socle d'une société en perpétuel questionnement.

mercredi 16 juin 2010

L'art se meurt. Ouvrons nos horizons

Juin 2010....de retour de l'Art 42 de Basel...encore une exposition d'art contemporain happée par l'absence de sens...tant de poncifs,, de clichés, de classicisme dans une approche de l'art qui se veut moderne....révolté, que dis-je, indigné, par le repli sur soi et l'immobilisme de ce marché devenu consumériste et maintenant "grand public", j'ai voulu proposer un regard dépollué sur l'art et des artistes de talent (encore) méconnus en ouvrant ce blog. De l'audace, du vécu, de la souffrance, de l'extase...donnons maintenant voix à tous ces créateurs, ces sublimateurs du réel laissés de côté. Une voix légitime à la hauteur de leurs oeuvres, dont la puissance saura s'exprimer ici. Ouvrons nos yeux, nos oreilles, nos sens...ouvrons nos horizons...ouvrons nous aux vrais talents !