mercredi 21 août 2019

L'appétit du bonheur


Igmar de Bé, 2019, France
Métal et alliages, 165cm x 70cm

Reléguant Duchamp et un apathique mouvement "ready-made" dans les obscurs tréfonds d'un art désuet, "L'appétit du bonheur" tout d'abord éblouit par sa masse et son volume, pour ensuite légitimement nous interroger: si de la matière naît une révolte fugitive, ces quatre dards, pointés vers le ciel mais fermement amarrés, ne sont t'il pas simplement l'expression mélancolique d'un fatalisme cyclique et redondant? Alchimie des textures, fusion des matériaux et glorification d'une contestation post-industrielle, Igmar de Bé lance ici un cri hybride, à la fois fort et sourd, à destination d'une société casanière, enfermée dans son inaptitude à assimiler les antinomies, leur intimant de transcender les paradoxes nuisant à la compréhension de son art. Ce qu'il réussit au travers de cette œuvre avec brio.

mercredi 14 août 2019

Unity in Strengh

Mark Sensry, 2011, USA
Photographie, 60cm x 80cm

Doté d'un rare talent pourtant dénigré sous nos latitudes (très "euro-conformistes"), Mark Sensry révolutionne l'art photographique, et remet à plat les fondements du cadre et de la composition. Enfin affranchi de l'obsolète règle des tiers, Unity in Strengh semble dérouler une narration d'abord froide et immaculée, qui invariablement se mue en une invitation sucrée au voyage, à la baguenaude et à la sexualité. Quid d'un tel antagonisme pour formaliser des similarités fantasmées, jouer de l'anatomie, pour en faire in fine un factum sur une sensualité primale que l'on veut escamoter? Tourbillon des sens, conflit de la morale et échappatoire salvateur, Mark Sensry ici nous offre une œuvre majeure dont la charge érotique ne saura laisser de marbre quiconque se laissera emporter...



lundi 12 août 2019

Divisions par temps clair, variation

Maximee, 2016, Belgique
Peinture sur toile, 160cm x 100cm

Maximee, artiste belge plurimédias engagé, se joue des contraintes et palettes que la toile lui impose. L'iniquité d'une géométrie jamais remise en question par les dogmes et convention, est pour lui matière à l'épanouissement brut, quasi animal. Quand la disparité se fait norme, Maximee apprivoise les clair-obscurs, fait siennes les luttes de divisions de l'espace. A coup de traces nerveuses, méticuleusement agencées en teintes voyantes, il fait naître une œuvre solaire, qui parvient même, de par sa puissance, à caresser l'âme du béotien ou le cœur du profane. Quel plus bel exemple que "Divisions par temps clair, variation" pour nous compter cette eurythmie bichromique? Par son amour de la décomposition spatiale et du jeu chromatique, Maximee ici nous enseigne, avec humilité, que la pondération dans l'art jamais ne fait foi.