mardi 24 avril 2012

23

Anna Kirolevkova, 2012, Russie
Photographie sur toile, 200cmx350cm

2012 voit le grand retour de Anna Kirolevkova sur la scène contemporaine mondiale. Elle expose dans l'intimité de la galerie Honzu et Mirad de Bruxelles (Belgique). De sa série de portraits, numérotés de 12 à 57 (avec omission des chiffres 14, 20, 32 et 33 - hommage de l'artiste au manifeste Fluxus de George Maciunas -), "23" est l'oeuvre la plus révélatrice d'une tentative (réussie) de rompre avec l'orthodoxie  et le dogme du nombre d'or, prévalant en photographie. Instant fugace, hypnotique, capturé sur papier glacé, "23" s'autorise toutes les audaces propres à la figuration libre. Du flou de l'image percevons-nous la netteté, de l'instant figé appercevons-nous le mouvement...c'est toute la cinétique de la vie qui s'ouvre à nous dans la persistance d'une image unique et forte. Kirolevkova comme à son habitude, signe d'un numéro chaque portrait, comme pour rappeler que l'académisme présumé d'une série ne signifie nullement de restreindre la palette des émotions. Naviguant subtilement entre notion et concept, "23" ne déroge pas à la règle.


vendredi 13 avril 2012

Fiuma-nâ

Wolfgang Armner, 2011, Allemagne
Bois, acier, verre, matériaux divers 40cmx25cm

Fiuma-nâ, paradigme intime d'un Armner aux prises avec un monde sombre et dangereux qu'il cherche à contenir (lire à ce sujet le manifeste "Weltanschauung 2000-2020 du même artiste, posant les bases de sa période noire), alerte, questionne, chacun d'entre nous. Bien que de dimensions modestes (comparé à ses précédents travaux), toute la force de la sculpture se joue en compressions et obstructions, limitées par ces cinq pans de verre, se posant tel un avertissement à Pandore. Notre schéma de pensée façonné au cours des siècles est-il universel? Comment contenir une noirceur en perpétuelle transformation? Cette oeuvre intemporelle d'un artiste résolument en prise avec son époque, nous est livrée sans épithète, brute de ténèbres. A chacun de se l'approprier et d'y enclaver ses propres démons.


Après une si longue absence...

Suite à une vive altercation avec un critique d'art bien connu en décembre 2010 lors de l'International art fair de Miami, j'avais décidé de suspendre ce blog. Alors que certaines "élites de l'art contemporain" bien pensantes se sentaient bousculées par la radicalité et la nouveauté des artistes présentés ici, j'ai souhaité prendre une année de recul. 2012, la création est toujours vivante et tant d'artistes peinent à atteindre la reconnaissance qui leur est due....il était donc de mon devoir de braver les conventions qui régissent le petit monde fermé de l'art, et de consacrer leurs travaux.